• L'amour du mensonge - Baudelaire

          
            Illustration de Jonathan Abbou nommée Luce en danaé d'aprés le travail de Klimt
                                   Je vous invite à visiter son site ICI





    L'amour du mensonge


    Quand je te vois passer, ô ma chère indolente,
    Au chant des instruments qui se brise au plafond
    Suspendant ton allure harmonieuse et lente,
    Et promenant l'ennui de ton regard profond ;

    Quand je contemple, aux feux du gaz qui le colore,
    Ton front pâle, embelli par un morbide attrait,
    Où les torches du soir allument une aurore,
    Et tes yeux attirants comme ceux d'un portrait,

    Je me dis : Qu'elle est belle ! et bizarrement fraîche !
    Le souvenir massif, royale et lourde tour,
    La couronne, et son coeur, meurtri comme une pêche,
    Est mûr, comme son corps, pour le savant amour.

    Es-tu le fruit d'automne aux saveurs souveraines ?
    Es-tu vase funèbre attendant quelques pleurs,
    Parfum qui fait rêver aux oasis lointaines,
    Oreiller caressant, ou corbeille de fleurs ?

    Je sais qu'il est des yeux, des plus mélancoliques
    Qui ne recèlent point de secrets précieux ;
    Beaux écrins sans joyaux, médaillons sans reliques,
    Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux !

    Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence,
    Pour réjouir un coeur qui fuit la vérité ?
    Qu'importe ta bêtise ou ton indifférence ?
    Masque ou décor, salut ! J'adore ta beauté.
     

    Baudelaire

     

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 3 Juillet 2007 à 22:13
    merci
    merci d'avoir mis une de mes images au coté d'un poème de Beaudelaire. c'est un de mes poèmes préféré de littérature française; il colle parfaitement avec l'histoire de cette image et surtout de mon vécu personnel. amitié. jonathan abbou
    2
    Jeudi 12 Juillet 2007 à 21:15
    Abbou
    Bonjour, je voulais vous remercier de votre message sur mon site (Parfum de Bohème) dans lequel je n’ai put m’empêcher de mettre l’une de vos œuvres reliées à un poème de Charles Baudelaire, artiste que je porte particulièrement dans mon cœur. J’ai trouvé cette image pleine de charme et de sensualité, mais possédant une aura de mystère étrange. Cette femme aussi belle soit-elle semble n’être que silence et immobilité, telle une poupée, sa peau blanche étant de porcelaine. Voilà pourquoi je n’ai put m’empêcher de l’utiliser pour illustrer ce poème. Je suis honorée de la présence d’un artiste dans mon petit blog, d’autant plus que vous semblez apprécier mon initiative. Et j’avoue même être un peu fière d’avoir put comprendre en parti ce que vous avez voulu exprimer dans votre œuvre. Merci de votre visite. Cordialement, Marilyss.
    3
    akbulut
    Jeudi 19 Mai 2011 à 08:38
    le poéme
    je trouve que le poéme est super con! car je voulais me sucider quand j'ai lu ce poéme, hier je me suis renfermé au toilette pendants 5h .
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