• Le Serpent


    Tu t’acharnes sur la beauté.
    Et quelles femmes ont été
    Victimes de ta cruauté !
    Ève, Euridice, Cléopâtre ;
    J’en connais encore trois ou quatre.

     

    Guillaume Apollinaire


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  •                                              

                                                    Juste une envie.
                             Vous faire partager un peu de ce que j'aime.
                                                        Mushishi.
                                       Manga, dessin animé et film.
                             Je ne connais encore que le dessin animé, 
                               mais le reste ne va pas tarder à venir.
               HO! mais ce n'est pas une histoire japonaise comme les autres...
                                   C'est si doux, si frai, si paisible.
                                 A l'image d'une montagne à l'aube.

                                                         Mushishi.





    Je vous invite à le découvrir.
    Rencontre avec les mushi.

     

                                   
                             Tous les épisodes sont sur dailymotion
     
     

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  •       
            Illustration de Jonathan Abbou nommée Luce en danaé d'aprés le travail de Klimt
                                   Je vous invite à visiter son site ICI





    L'amour du mensonge


    Quand je te vois passer, ô ma chère indolente,
    Au chant des instruments qui se brise au plafond
    Suspendant ton allure harmonieuse et lente,
    Et promenant l'ennui de ton regard profond ;

    Quand je contemple, aux feux du gaz qui le colore,
    Ton front pâle, embelli par un morbide attrait,
    Où les torches du soir allument une aurore,
    Et tes yeux attirants comme ceux d'un portrait,

    Je me dis : Qu'elle est belle ! et bizarrement fraîche !
    Le souvenir massif, royale et lourde tour,
    La couronne, et son coeur, meurtri comme une pêche,
    Est mûr, comme son corps, pour le savant amour.

    Es-tu le fruit d'automne aux saveurs souveraines ?
    Es-tu vase funèbre attendant quelques pleurs,
    Parfum qui fait rêver aux oasis lointaines,
    Oreiller caressant, ou corbeille de fleurs ?

    Je sais qu'il est des yeux, des plus mélancoliques
    Qui ne recèlent point de secrets précieux ;
    Beaux écrins sans joyaux, médaillons sans reliques,
    Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux !

    Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence,
    Pour réjouir un coeur qui fuit la vérité ?
    Qu'importe ta bêtise ou ton indifférence ?
    Masque ou décor, salut ! J'adore ta beauté.
     

    Baudelaire

     

     


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  •         

                  A dream within a dream

                  Take this kiss upon the brow!
                  And, in parting from you now,
                  Thus much let me avow-
                  You are not wrong, who deem
                  That my days have been a dream;
                  Yet if Hope has flown away
                  In a night, or in a day,
                  In a vision, or in none,
                  Is it therefore the less GONE?
                  ALL that we see or seem
                  Is but a dream within a dream.


                  I stand amid the roar
                  Of a surf-tormented shore,
                  And I hold within my hand
                  Grains of the golden sand_
                  How few ! yet how they creep
                  Through my fingers to the deep,
                  While I weep_while I weep!
                  O God! Can I not grasp
                  Them with a tighter clasp?
                  O God! Can I not save
                  ONE from the pitiless wave?
                  Is all that we see or seem
                  But a dream within a dream?
     

     

                             Edgar Poe


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  • Comme quoi, ça arrive même aux meilleurs...
    La vie rencontre ses hauts et ses bas. Journée difficile et dépit... Nous avons tous nos craintes et nos soupirs.
    Besoin de solitude et silence écrasant.

     

     


    A une heure du matin

    ENFIN! seul! On n'entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enin! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même.

    Enfin! il m'est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres! D'abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde.

    Horrible vie! Horrible ville! Récapitulons la journée: avoid vu plusieurs hommes de lettres, dont l'un m'a demandé si l'on pouvait aller en Russie par voie de terre (il prenait sans doute la Russie pour une île); avoir disputé généreusement contre le directeur d'une revue, qui à chaque objection répondait: « C'est ici le parti des honnêtes gens», ce qui implique que tous les autres journaux sont rédigés par des coquins; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et cela sans avoir pris la précaution d'acheter des gants; être monté pour tuer le temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m'a prié de lui dessiner un costume de VÉNUSTRE; avoir fait ma cour à un directeur de théatre, qui m'a dit en me congédiant: « Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z...; c'est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs; avec lui vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez-le, et puis nous verrons»; m'être vanté (pourquoi?) de plusieurs vilaines actions que je n'ai jamais commises, et avoid lâchement nié quelques autres méfaits que j'ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle; ouf! est-ce bien fini?

    Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m'enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. mes de ceux que j'ai aimés, âmes de ceux que j'ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde; et vous, Seigneur mon Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise!

     

    Charles Baudelaire


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