Je suis une ombre dans la nuit, un rêve qui attire. Dangereux et sanglant je suis attirant. Je lève les yeux et supplie la lune de sauver mon âme car je pleure chaque nuit quand je suis seul dans la brume blanche de mes souvenirs égarés.
Je ne supporte plus ce silence angoissant, cette peur que je suscite au moindre de mes pas. Je suis un prédateur, mais c’est bien malgré moi que je dévore les cœurs purs.
Condamner à être seul, ombre silencieuse que l’on craint, je hante les rêves et l’on me rejette. Les sorts des sorcières m’éloignent des doux foyers. Tandis que je reste dans mon manteau blanc, magnifique et glacial.
On dit mon cœur froid, pourtant il ne demande qu’à être réchauffé. Je gèle et je vous crains plus que vous ne me craignez. Mais le monde est aveugle et je suis seulement le prédateur. Le gout du sang me réchauffe, et je continue car c’est la seule chaleur que l’on me donne.
La petite fille en rouge est tristement ma victime célèbre, pourtant plus que son gout, son sourire et sa tendresse m’ont attiré. Mais lorsqu’elle m’a rejeté je n’ai su que montrer mes crocs.
Le cœur brisé je déchaine ma colère. Elle est la seule à couvrir ma douleur et ma tristesse, ce sentiment étrange que ma malédiction est la solitude.
Pourtant les grands yeux amoureux de l’enfant étaient la promesse d’une volupté éternelle, que je n’ai su garder car je n’ai pas su calmer ses craintes face à ma gueule briseuse d’os.
On me fuit, et si je grogne de rage je comprends cette méfiance à mon égard. Je fais le mal car je me sens vide. Mon existence est triste car je me sens incompris. Loin de tout, loin de vous.
Pourtant je n’attends que des mains douces dans ma fourrure et l’espoir que l’on puisse me faire confiance.