• Le roseau

    Comme le roseau qui danse dans le vent, je crains la tempête plus que nul autre. Alors que le ciel commence à gronder, j'essaye de garder ma tige vers le ciel alors que mes racines même tremblent de terreur. Les nuages noirs se demandent quel est cet importun qui ose rester ainsi dresser face à lui. Il le prend comme une défit. Alors que je ne cherche que la lumière des hauteurs ! Empli de fierté le vent souffle, le tonnerre gronde. Mes frères de la roselière portent leurs êtres dans la boue tandis que je refuse de plier. Je veux danser avec le vent, pas me battre, mais il ne me laisse pas le choix. Tout mon être vibre et souffre dans une danse macabre.

     

    La tempête n'accepte pas qu'on lui refuse sa suprématie, et sans même se souvenir des courbes et du rire du roseaux les jours de vent frai -ces jours ensoleillés où le souffle est doux- l'ouragan s'acharne. 
    La valse si charmante de cette petite plante à l'espoir éphémère se perd dans la violence du monde. Ces soeurs lui disent qu'elle est folle ! L'eau essaye de la convaincre que demain sera mieux, qu'il faut juste courber l'échine. La tempête ne dit rien, elle gronde, glaciale elle refuse de lui laisser une chance.

     

    C'est avec tout mon amour pour la nature, le vent, la pluie et les nuages que je luttais pour ne pas lui céder, lui montrer que j'étais son égal, son soupirant. Et alors que je luttais à moitié désespéré, j'entendis un craquement sinistre.
    Ma tige s'était rompue. Une bourrasque emporta le reste de mon corps comme la simple paille que j'étais devenue.

    Et le vent m'oublia.

     

     

    (de moa)


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