• Elle est belle

    La lumière me réveille peu à peu. Je quitte mon monde d’obscurité, pour une légère teinte orange. J’hésite, puis j’ouvre mes paupières, je bas des cils. A présent, je suis réveillé.
    Je tourne le visage, elle est là, prés de moi, à quelques centimètres à peine. Je sens son souffle frai sur mon visage. Elle est belle, tout simplement belle.
    Son visage parait si serein, elle sourit dans son sommeil. Elle sait que je suis là, à ses cotés. Je parcours ses traits pendant plusieurs minutes, comme si je cherchais à les voler, à les graver.
    J’ai envi de la prendre dans mes bras, mais j’ai peur de l’arracher à Morphée. Je libère deux doigts de la couette, saisit une boucle des ses cheveux. Je la tourne autour de mon index. Elle est belle.
    J’ai besoin de me calmer, je laisse glisser la couverture, doucement, je me lève. Je saisis une cigarette dans le paquet et l’allume avec mon vieux briqué.
    Je vais à la fenêtre, déjà ouverte. L’aube est à peine levée, les oiseaux s’agitent. Une mélodie.
    Elle n’aime pas que je fume, elle dit que je pense autant à mes clopes qu’à elle. Ce n’est pas vrai, mais j’y pense beaucoup, souvent. Il en reste dans le paquet ? j’en ai assez pour la soirée ? il me tarde la pause café, il faut que je passe au bureau de tabac,… C’est minable.
    Mais j’ai ralenti la cadence. J’ai réduit de moitié ma consommation. C’est mieux que rien.
    C’est grâce à elle.
    J’ai toujours aimé partager une clope après l’amour. C’est la meilleure.
    Avec elle, ça me manquait. Je devais sortir, seul, dans le jardin.
    Une nuit, elle a prit mon paquet, allumée une cigarette, a tiré une bouffée et me l’a passé.
    C’était la première fois que, cote à cote, dans le lit, nous partagions une de mes clopes. J’étais content, abruti que je suis.
    Le lendemain matin, après m’avoir comblé, elle a disparut. Quelques minutes plus tard elle est revenue, gardant à peine l’équilibre entre un bol de fraise et un bol de sucre. Se balançant dangereusement d’un coté, puis de l’autre.
    Elle a frôlé mes lèvres, puis c’est assise à la manière d’une enfant. Elle m’a sourit, de son sourire espiègle et joueur.
    Elle a prit une fraise bien rouge, l’a trempé dans le bol sucré et l’a porté à ses lèvres. Après avoir mordu dedans elle s’est penchée vers moi. Elle a effleuré mes lèvres avec les siennes, puis sa petite langue chaude c’est glissée pour rejoindre la mienne. Son baisé était sucré et fruité. C’était doux. Le plaisir et l’envi m’envahirent.
    Il ne restait plus que ce goût délicieux et cette douceur unique.
    Elle m’a fait comprendre, sans un mot, à quel point j’étais con et ridicule avec mes clopes dégelasses.
    En me remémorant se souvenir, ma cigarette me parait terne, le souvenir du goût sucré me revient. Je jette mon bout de goudron par la fenêtre.
    Je la regarde, elle est belle.

    (de moa)


  • Commentaires

    1
    Samedi 1er Juillet 2006 à 22:21
    c moi
    tes textes sont toujours aussi prenant et j'apprecie toujours autant de les lire... bisou ma cherie :)
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    2
    mOnsieur hugO
    Mardi 22 Août 2006 à 22:25
    Elle.
    Elle. C'est un peu Elle. J'arrete de souiller cela.
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