• Je te regarde, rire et sourire pour une autre, pour d'autres.
    Tu les admires.
    Ils te font frissonner.
    Leurs univers te font rêver.
    Tu te sens proche d'eux.
    Eux, que tu admires.

    Et moi ?
    Qui suis je ?

    Tu me parles d'eux.
    Tu essayes de me faire partager, tes sentiments et tes sensations.
    Tu les regardes, émerveillé.
    Et moi, je te regarde, attendrit.

    Tes yeux d'enfants...

    Mais moi ?
    Qui suis je pour toi ?

    Tu me regardes parfois ?
    Es tu attendrit par mon univers autant que par le leur ?
    Me comprends tu ?
    Et moi ? je te comprends ?
    Vera tu la différences, le jour ou je ne serrais plus là ?
    Me trouves tu aussi jolie qu'elle ?
    M'as tu un jour regardé ?
    M'as tu un jour admiré ?

    Si seulement tu regardais un peu ce qui t'entoure, au lieu de toujours regarder dans les étoiles...
    Suis je là pour que tu n'es pas l'impression d'être seul sur terre ?
    Moi, je n'ai pas peur de la solitude.
    J'ai juste peur que l'on ne m'aime pas. Qu'on ai pas de tendresse pour moi.
    J'ai juste peur que tu ne me regardes pas.

    Alors si tu préfères les admirer plutôt que de m'embrasser sur la joue.
    Je préfère m'en aller.

    Je regarderais les nuages, seule.
    J'irais au théâtres, seule.
    Je marcherais sous la pluie, seule.
    J'attendrais le bus, seule.
    Je danserais, seule.
    Je penserais à toi, seule.

    Te rendras tu comptes de mon absence ?
    Te manquerais je vraiment ?

    N'as tu jamais comprit ?



    (de moa)


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  • La lumière me réveille peu à peu. Je quitte mon monde d’obscurité, pour une légère teinte orange. J’hésite, puis j’ouvre mes paupières, je bas des cils. A présent, je suis réveillé.
    Je tourne le visage, elle est là, prés de moi, à quelques centimètres à peine. Je sens son souffle frai sur mon visage. Elle est belle, tout simplement belle.
    Son visage parait si serein, elle sourit dans son sommeil. Elle sait que je suis là, à ses cotés. Je parcours ses traits pendant plusieurs minutes, comme si je cherchais à les voler, à les graver.
    J’ai envi de la prendre dans mes bras, mais j’ai peur de l’arracher à Morphée. Je libère deux doigts de la couette, saisit une boucle des ses cheveux. Je la tourne autour de mon index. Elle est belle.
    J’ai besoin de me calmer, je laisse glisser la couverture, doucement, je me lève. Je saisis une cigarette dans le paquet et l’allume avec mon vieux briqué.
    Je vais à la fenêtre, déjà ouverte. L’aube est à peine levée, les oiseaux s’agitent. Une mélodie.
    Elle n’aime pas que je fume, elle dit que je pense autant à mes clopes qu’à elle. Ce n’est pas vrai, mais j’y pense beaucoup, souvent. Il en reste dans le paquet ? j’en ai assez pour la soirée ? il me tarde la pause café, il faut que je passe au bureau de tabac,… C’est minable.
    Mais j’ai ralenti la cadence. J’ai réduit de moitié ma consommation. C’est mieux que rien.
    C’est grâce à elle.
    J’ai toujours aimé partager une clope après l’amour. C’est la meilleure.
    Avec elle, ça me manquait. Je devais sortir, seul, dans le jardin.
    Une nuit, elle a prit mon paquet, allumée une cigarette, a tiré une bouffée et me l’a passé.
    C’était la première fois que, cote à cote, dans le lit, nous partagions une de mes clopes. J’étais content, abruti que je suis.
    Le lendemain matin, après m’avoir comblé, elle a disparut. Quelques minutes plus tard elle est revenue, gardant à peine l’équilibre entre un bol de fraise et un bol de sucre. Se balançant dangereusement d’un coté, puis de l’autre.
    Elle a frôlé mes lèvres, puis c’est assise à la manière d’une enfant. Elle m’a sourit, de son sourire espiègle et joueur.
    Elle a prit une fraise bien rouge, l’a trempé dans le bol sucré et l’a porté à ses lèvres. Après avoir mordu dedans elle s’est penchée vers moi. Elle a effleuré mes lèvres avec les siennes, puis sa petite langue chaude c’est glissée pour rejoindre la mienne. Son baisé était sucré et fruité. C’était doux. Le plaisir et l’envi m’envahirent.
    Il ne restait plus que ce goût délicieux et cette douceur unique.
    Elle m’a fait comprendre, sans un mot, à quel point j’étais con et ridicule avec mes clopes dégelasses.
    En me remémorant se souvenir, ma cigarette me parait terne, le souvenir du goût sucré me revient. Je jette mon bout de goudron par la fenêtre.
    Je la regarde, elle est belle.

    (de moa)


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  •        J'ai toujours été un enfant solitaire et renfermé, je ne supportais la compagnie de personne. Cela n'aurait pas été un problème, si seulement ce monde m'avait accepté tel que j'étais. J'étais à part, différent du reste. Et cela, gênait les gens qui m'entouraient, comme si j'étais néfaste, comme si je menaçais leurs vies et leurs tranquillités par ma seule existence. Ils me voulaient tous du mal. Même ma famille se serait volontiers débarrassée de moi, ce qu'ils auraient sans doute fait, si seulement ils n'avaient pas eu besoin de moi pour les travaux de la ferme, un dur labeur. Je me demande parfois, si cela me dérangeait vraiment, si ces regards en coin et ces chuchotements derrière mon dos m'avaient réellement fait souffrir. Aujourd'hui, j'ai plutôt tendance à penser, que ce qui me dérangeait, c'était que l'on me remarque. J'ai toujours aimé être en décalage, d'être un spectateur, de ne pas faire parti du tableau, comme une ombre que l'on ne distingue qu'à peine, n'y prêtant pas attention.
    Je haïssais cette vie, je détestais ma famille, quant au reste, tout m'était indifférent. Et tout cela, alors que je n'avais que sept ans. Mais une fois cet âge passé, tout fut plus simple, tout fut plus facile. En effet, je fis la connaissance de mon meilleur ami. Il était certes mon ami, mais nous n'avions aucun point commun, on aurait presque même put penser qu'il s'agissait de mon contraire. Il provoquait, il se moquait des gens, se donnant en spectacle à la moindre occasion. Fougueux, il n'avait peur de rien, rien ne paraissait pouvoir l'arrêter.
    Bien que sa rencontre fut la plus belle révélation de ma vie, notre amitié aggrava ma situation, les gens me voyaient à présent comme un démon faiseur de trouble. Mon père m'infligeaient des corrections deux à trois fois pas jour, parfois davantage.
    Un matin, j'ai crut mon dernier jour arrivé, j'avais oublié de fermer l'enclot la veille au soir. Mon ami intervint à, ce qui me sembla être, la dernière seconde de ma vie. Il enfonça une faux dans le ventre de mon père. Et nous nous enfuîmes à toutes jambes, sans un regard en arrière.
    Après quoi, nous nous sommes tous deux retrouvés dans un orphelinat. Nous étions devenus inséparable.
           Quelques années plus tard je devenais Julien Damier, et lui Giuliano Mat, étudiants en droit parmi tant d'autres. Personne ne me connaissait et je ne connaissais personne. Nous partagions tout deux une petite chambre de bonne, sous les toits des grandes maisons bourgeoises de la ville.
    Pendant les dernières années passé, notre amitié et notre intimité s'étaient développées, de plus en plus forte et de plus en plus indispensable. Mais malgré l'admiration et le dévouement que j'avais pour lui, il m'inspirait aussi beaucoup de peur. Il pouvait devenir très violent, mais pas de cette violence si commune, ce n'était pas de la violence bestiale. Il restait calme dans sa violence, il faisait souffrir ses victimes sans le moindre remord ni hésitation. Parfois, j'avais même l'impression qu'il y prenait plaisir. Il considérait les humains qui nous entouraient comme des animaux profondément stupides sans le moindre intérêt. Seuls nous deux comptaient, et je dois avouer qu'il en était de même pour moi. Jusqu'au jour où je fis une rencontre.

           C'était un soir d'automne, je lisais un livre au pied d'un vieux chêne du parc alors que les oiseaux s'en donnaient à cœur joie dans leur symphonie. Mon ami, fatigué, était allé se reposer. J'étais plongé dans la lecture des " Misérables ", quand la faible brise se transforma en tempête de vent, faisant voler les feuilles mortes en tous sens dans un bruit assourdissant. Surpris, je levais les yeux. Et là, à quelque pas de moi, je vis la plus belle chose qui puisse exister. Une jeune femme au visage doux et aux lèvres rougis par le froid, les cheveux ondulants le long d'un visage pâle. Elle brillait d'une lueur orangée et dorée, comme si elle reflétait tous les rayons du soleil, se les appropriant.
    Je restais là, pétrifié, comme s'il s'agissait d'une apparition, en quelques secondes, mon univers était bouleversé. Jamais je n'avais ressenti une telle émotion, qui plus est, pour une créature humaine autre que mon ami Giuliano.
    Troublé, et plus maître de mes actes, je me levais, faisant tomber l'ouvrage de mes genoux, sans prendre la peine de le ramasser, je me dirigeais vers la jeune femme, cause de mon agitation intérieure. Il fallait que je lui parle, que je sache comment elle s'appelait, où elle habitait, qui elle était. Il ne fallait surtout pas qu'elle disparaisse.
    Alors, pour la première fois, je dis bonjour à quelqu'un. Une inconnue.
           Elle fut surprise, puis s'amusa de mon expression stupéfaite. Elle me parla du temps et ensuite de littérature, je répondais de mon mieux, m'appliquant sur mes réponses, comme un enfant impressionné. C'est ainsi que nous fîmes connaissance, Miriam et moi.
    Je la revis plusieurs fois, mais dans le plus grand secret. J'avais peur de la réaction de Giuliano. Mais cela été difficile, car tout deux nous partagions tout, nous étions toujours ensemble. Je profitais des températures basses de novembre, car mon ami, bien plus sensible au froid que moi, préférait se retirer dans un endroit chaud, loin des intempéries, tel un ours qui hiberne.
    Mais les changements qui se faisaient en moi ne lui échappèrent pas. Je laissais mon esprit divaguer, me perdant dans mes songes, je m'adressais davantage aux gens, adressant des sourires. J'avais même adopté un petit chaton des rues, avec qui je passais des heures à jouer et que j'aimais câliner tendrement.
    Ma vision du monde changeait peu à peu, ainsi que celle de l'humanité. J'étais plus ouvert et je me posais des questions que jusqu'alors je ne m'étais jamais posé, persuadé que la vie et l'Homme en lui même, n'avaient rien à m'offrir. Mais, si toutes ces questions apparaissaient, mon ami, lui, disparaissait de jour en jour. Autrefois presque inséparable, il me fallait à présent passer la moitié de mon temps sans lui. C'était pour moi un grand vide, comme si une partie de moi même me faisait défaut.
           Quand je pris vraiment conscience de cet éloignement, j'ai cru en devenir fou. Pour moi, il était impensable de continuer ma vie sans sa présence rassurante. Il était mon défenseur, il m'avait toujours protégé de tout, se dressant telle une muraille devant mes ennemi. Nous avions une sorte de serment silencieux, il me protégeait de ceux qui me voulaient du mal, et moi je le protégeais du monde.
    Lorsque je me fis cette réflexion, je compris que je l'avais abandonné, que j'avais trahi notre serment. Nous ne faisions qu'un tout les deux. En créant une ouverture vers le monde extérieur de mon côté, j'en avais créé une du sien, le mettant en danger.
    Paniqué et ne sachant que faire, je rentrais ce soir là le plus tôt possible, et l'attendis, désespéré.
           Quand il revint, il comprit tout de suite mes intentions et prit la parole immédiatement, afin de me déstabiliser :
    " Qu'y a t'il Julien ? Aurais-tu du remords pour ce que tu m'as fait avec cette femelle ? "
    Bouche bée, je ne sus lui répondre, je ne savais pas comment me défendre, puisqu'il l'avait toujours fait pour moi. Mais je réussis tout du moins à bafouiller quelques mots : "  Je t'assure que je ne savais pas, je n'avais rien compris, je pensais pourtant te connaître ..." Ma voix était brisée, dévoilant toute ma détresse, mais cela ne parut pas l'affecter, sa colère dépassait tout ce que j'avais pu deviner. De son esprit, je ne pouvais que capter des sentiments noirs, sans aucune compassion.
    Je savais ce qu'il voulait, ce qu'il attendait de moi, il ne servait à rien d'en discuter. Il fallait que je dise adieu à Miriam. Et je ne dis qu'une chose : " non ".
    Fou de rage, mon ami, lui qui représentait jusqu'à présent ma vie, parti, dans un adieu silencieux.
           Et là, un monde s'effondra, c'était la fin de mon monde.
    Plus désespéré que jamais, anéanti, je me rendis chez Miriam, la seule chose qui me restait.
    A ma vue, affolée, elle me fit asseoir et me donna un cognac, que je bus d'un trait, ce qui me fit tousser pendant un long moment et me monta les larmes aux yeux.
    Je lui expliqua tout ce qui m'était arrivé, et plus encore, je lui conta tout de ma vie, à une exception prés. Mais bientôt, il faudrait que je le révèle, et cette pensée m'était plus terrifiante que tout le reste.
           Elle en arriva à la conclusion suivante : " Fais tout pour lui parler, si c'est ton ami, je suis sûre qu'il pourra comprendre ". Hélas, sa vision était trop terre à terre, typiquement humaine, un raisonnement que Giuliano et moi ne suivions pas. Mais dans tous les cas, son conseil était irréalisable.
    N'osant pas la regarder dans les yeux, mon regard se baissa : "  Cela m'est impossible Miriam "
    Sa réaction fut immédiate et désespérée : " Mais pourquoi Julien ? Qu'est ce que tu ne me dis pas ? Rien ne t'empêche d'essayer ".
    Me sentant prisonnier, je savais qu'il fallait que je lui dise mon secret, mon ultime secret. Que seul moi connaissait. On pouvait dire que mon ami était lui aussi au courant, tout dépendait le point de vue adopté. Il fallait que je lui dise, je n'avais rien à perdre. Je me penchais légèrement et lui chuchotais ces quelques mots à l'oreille : " Miriam, il est moi et je suis lui. Nous sommes dans le même corps et nous sommes la même personne avec deux caractères différents. Tu comprends ? "

    (de moa)
    Texte protégé 


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  • La vie est belle, mais si compliquée, si étrange et insaisissable. Parfois elle nous donne tout ce que nous pourrions souhaiter, parfois elle nous enlève tout. Parfois ennemie, parfois amie. Parfois on ne souhaite qu'une chose, qu'elle s'arrête, d'autre fois, on ne souhaite qu'une chose, qu'elle soit éternelle.
    Il y a des souvenirs, dont on ne sait pas si on doit s'en rappeler avec rires et bonheur, ou avec larmes et douleur.
    La vie nous donne des choses magnifiques, mais parfois, ses cadeaux nous font du mal et nous détruisent. Car il faut payer le prix du bonheur par du malheur, qui dit l'un dit l'autre. Alors on s'accroche inutilement, ou on abandonne bêtement.
    Voilà pourquoi, parfois, souvent, je souhaite une vie de bonheurs simples que rien ne peut égaler et qui ne déçoit jamais. Comme, la caresse du vent, le vol d'un oiseau, le parfum sucré des fleurs et l'odeur des pins.

    J'aimerais être une goutte d'eau, pour voyager à travers le monde, dans le ciel et sur la terre. Parfois en train de voler sous forme de nuage, d'autre fois en train de tomber et de m'infiltrer dans la terre avec la pluie, pénétrant dans les racines et m'évaporant lentement, pour repartir.

    Mais même dans les moments les plus noir, on peut trouver le bonheur, il suffit de sourire pour se sentir bien, il suffit de laisser son esprit voler, s'envoler, loin de tout, loin de soit, loin de ce qu'on appèle, sa vie ou son destin.

    Alors, qu'es que la vie ? Naître, grandir, vieillir et mourir ?
    Après tout qu'importe ! Il faut l'aimer, parce que nous n'avons pas le choix, et parce qu'au fond, nous n'avons que ça.

    La mort ? mais la mort fait partie de la vie ^^
    On croit échapper à la vie, mais en réalité, on ne fait que vivre sa vie, car tout à une fin. La mort, n'est que la fin d'une biographie.

       Le seul conseil que je puisse donner c'est ;  Sortez dehors, peu importe le temps, fermez les yeux, et laissez vous emporter par ce sentiment de bien être et de solitude. Sentez le vent, le froid, la pluie ou la chaleur sur votre peau, écoutez tous les sons qui peuvent arriver à vous, et partez, voyagez loin de vous même et du reste, devenez ce que vous êtes à l'origine, une créature de la nature. Volez, oubliez.


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  •     Nous sortions du restaurant grec, ce n'était pas la première fois que nous y mangions, la nourriture y était bonne, fraîche et les assiettes étaient plus garnies que dans les établissements du même genre dans le quartier latin, et ce n'était pas ce qu'il manquait. Sur notre chemin, nous marchions sur les assiettes brisées, victimes de la tradition grecque.
    Il faisait froid dehors, les gens se pressaient autour de nous, l'odeur de toutes sortes de cuisines flottaient dans les ruelles pleines de vie.
    Me sentant un peu oppressée par la foule, le bruit et les odeurs qui me faisaient perdre toute notion de distance, je pressais la main qui me tenait. Elle était douce et chaude, telle un guide dans l'adversité. Mon aimé était prés de moi, me guidant vers un endroit plus calme, et sûrement plus intime. Je le suivais, aveuglement parmi la foule qui me déstabilisée, comme tout le reste. Puis il m'entraîna à droite, nous traversâmes une route. Et enfin, mon cœur fut apaisé. Nous étions le long de la Seine, Notre Dame était brillante, éclatante, dans la nuit noire et froide de cette fin de Décembre.
    Plus sûre de moi, je me dirigeais par moi même vers l'escaliers le plus proche, que nous descendîmes, pour être, enfin, sur les quais de la Seine.
    Ne quittant pas la main de mon tendre, nous marchâmes, en silence, un silence lourd, pesant, insupportable.
    Il savait que tout n'allait plus, et je savais, qu'il ne ferrait plus rien, si ce n'est s'éloigner davantage de moi. Ces quelques jours passés ensemble avaient été merveilleux, comme toujours. Nous avions ri, nous avions chahuté, nous nous étions caressés et aimés. Je lui avais fait partager mon univers, et lui le sien. Quand nous étions ensemble, tout était gai, coloré et d'une étrange beauté. Ses regards me remplissaient d'un amour et d'une tristesse difficile à comprendre et à expliquer. Nous nous étions promenés dans les décors de Noël, nous nous étions embrassés sous les flocons de neige, tout avait été si beau. Mais tout avait gardé une traîné de mélancolie, une mélancolie qui devait aujourd'hui se transformer en souffrance.
    Ces pensées me firent resserrer mon point sans que j'en prenne conscience, je n'eu qu'une faible réponse, une réponse lointaine.

    Savait-il ce qui se passait ? Que pensait-il de tout ça ? De quoi était remplit son cœur ?
    Comment pouvais je le savoir, alors qu'il ne s'ouvrait plus à moi. Alors qu'il avait bâti une muraille pour que je ne puisse entrer. Pour se protéger de moi.
    Des larmes commencèrent à se former dans mes yeux, puis quelques unes roulèrent sur mes joues gelées. Je ne fis pas un mouvement pour les sécher, j'appréciais leurs traînés chaudes. Je fermais mes paupières, me laissant guider par la main qui me tenait, je voulais la sentir dans la mienne, tant qu'il en était encore temps. J'avais envi d'éclater en sanglot, mais cela n'aurait servit à rien, les simples mots: " ne pleures pas " m'auraient été insupportables.
    J'aurais voulu m'enfoncer dans les eaux froides de la Seine pour ne plus revoir la surface. J'aurais voulu disparaître et tout oublier. J'aurais voulu ne pas avoir toutes ses pensées. Ma mâchoire était serrée, horriblement serrée.
    J'aurais tant voulu lui dire, lui faire ressentir, ce que j'avais en moi, que ce soit l'amour, la tristesse, la douleur ou le désespoir qui c'étaient encrés en moi, faisant à eux tous mon malheur. Ce sentiment que j'avais en moi, insondable et inexplicable, je le sentais dans ma poitrine, comme quelque chose qui voulait sortir, hurler, pleurer... se déchaîner. Il était là, me coupant le souffle, base de ma folie sentimentale.
    Si seulement j'avais sut lui faire partager, je suis certaine qu'il aurait comprit à quel point était grande ma détresse et à quel point son éloignement me faisait souffrir. A quel point son indifférence m'était insupportable.
    Mais tout cela, je ne l'avais qu'en moi, je n'avais aucun moyen de l'exprimer, les mots n'étaient que des mots, ces mots, il les connaissait, mais de ces mots, il n'en comprenait pas le sens, ni encore moins la pauvreté de leur vocabulaire.
    Alors, je marchais, en silence, le cœur brisé. Ecoutant son souffle, touchant sa peau si douce, si rassurante, et si précieuse. J'entendais ses pas, emplit du plaisir de marcher à son rythme. J'aurais voulu rester, à jamais, prés de lui, à marcher à ces côtés. Mais aujourd'hui, je savais que c'était impossible.
    Aujourd'Hui, je savais que j'avais perdu la bataille contre le destin. J'y avais mit toutes mes forces et tout mon courage, mais que faire si l'on est seul à se battre pour deux ? Cela en vaut-il la peine ? cela n'est-il pas une bêtise et de l'égoïsme ? Si s'était le cas, j'en avait fait preuve, mais de toute façon, je ne pouvais gagner, car il fallait être deux. Seul, le combat ne pouvait être remporté. J'avais essayé.
    Je sentais de nouveau les larmes prêtent à s'échapper de mes yeux, mais cette fois ci je les retins.
    Le silence fut peu à peu rompu, non par nos paroles, mais par une musique lointaine, de plus en plus proche, au fur et à mesure que nous marchions.

    Puis, nous arrivâmes à la source, c'était un vieil homme qui jouait du saxophone. Je m'arrêtais, prise d'un sentiment diffus. Je me retournais, les yeux baissés, puis je les remontais doucement, jusqu'à ce que j'arrive au visage de mon amour. Il me regardait, son regard triste et désorienté. J'eu le sentiment que l'on m'enfonçait un coup de poignard. Je savais qu'il était triste, mais je ne connaissais pas la nature de ses sentiments, je ne savais pas ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait. Je ne savais pas s'il m'aimait.
    Mais dans le trouble de mes pensées, de ce moment violent, je ne put m'empêcher de le trouver beau. Je le dévisageais un long moment, dessinant tous les traits de son visage, les moindres détails. Une chaleur insensée m'envahit, un amour infinit qui voulait l'embrasser et couvrir tout son être. Il était si beau, la lumière dorée de Notre Dame n'éclairait que la moitié de son visage, l'autre restant dans le noir de la nuit profonde.
    Son regard était si beau, son visage si doux. J'aurais tant voulu le protéger de tout.
    Quelque chose se forma dans ma gorge, mon cœur battait comme s'il avait peur de s'arrêter.
    Tels de la poudre de fée, des flocons d'un blanc surnaturel tombèrent peu à peu sur nous dans une valse douce et lente.
    Il fallait que je remette le temps en marche, il fallait que je sorte de ce monde de déchéance..
     « Fais moi danser, fais moi rêver... »
    Il parut surprit, mais ne dit mot, laissant glisser sa main sur ma hanche et serrant ma main plus fort. Je sentais son souffle chaud dans mon coup. Je me laissais guider, la tête contre sa poitrine, contre son cœur. Ne faisant plus qu'un avec cette âme sœur de mon cœur.

    Entre la Seine, Notre Dame, le joueur de saxophone et les flocons de neige, nous étions là, ensemble, sur les pavés, à danser notre dernière danse.

     

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    (Texte et dessin de moi)
    Texte protégé


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