•                                      Le désir de Peindre


     


              Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire!
              Je brûle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu'elle a disparu!
              Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante. En elle le noir abonde: et tout ce qu'elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l'éclair: c'est une explosion dans les ténèbres.
              Je la comparerais à un soleil noir, si l'on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l'a marquée de sa redoutable influence; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d'une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l'herbe terrifiée!
              Dans son petit front habitent la volonté tenace et l'amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l'inconnu et l'impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d'une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d'une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.
              Il y a des femmes qui inspirent l'envie de les vaincre et de jouir d'elles; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard.

     

     

     

     

     


                                  Le Spleen de Paris, Baudelaire

     

     

                                                                       
                                                                                         Madone de Edvard Munch (1863-1944)

     

     


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  •  Aurélien Police







      Noir d'encre




                      Je peindrai pour toi le plus beau des tableaux
                              Noir, noir d'encre et de douce fureur,
                      Et de la toile suinterait des fantasmes illégaux, 
                              Noir, noir d'encre et de douce aigreur.

                           
    Ne soit pas effrayée par mes membres,
                                Qui multiplie mes caresses à loisirs, 
                             Je suis un ami poète aux yeux d'ambre, 
                           Un chat en eaux troubles, forfait du désir. 

                               Ton regard vide semble me demander
                              « A qui as-tu volé ces sombres lèvres ? »
                                  C'est la peur, ma chère, mon adorée
                          Qui me les as offertes en guise de dernier rêve.

                              Ah ! Comme je voudrai voir ton fol iris !
                                Que tu m'aimes et anime mon effroi,
                              Que je crache dans ton encrier de vices 
                             Et peindre cette œuvre promise, avec toi. 

                                Ma solitude n'a d'égale que la tienne,
                             Noir, noir d'encre et de douce langueur,
                           Tandis que la Mort t'emporte, belle sirène,
                                    Noir, noir d'encre et de douceur...



             
    V. Bacci






    "Voici quelques mois déjà que Véronique Bacci m'avait fait le grand honneur d'écrire un poème inspiré de l'une de mes illustrations. Je ne résiste pas à l'envie de vous reproduire le texte et l'image ici-même.
    " Mots de Aurélien Police
    Source:
    http://www.phrenologik.net/


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  • Une chanson vraiment magnifique.
    C'est beau l'amour. Il fait souffrir, mais fait vivre.



    D'aventure en aventure


    Bien sûr, j'ai d'autres certitudes
    J'ai d'autres habitudes
    Et d'autres que toi sont venues
    Les lèvres tendres, les mains nues
    Bien sûr
    Bien sûr j'ai murmuré leurs noms
    J'ai caressé leur front
    Et j'ai partagé leurs frissons.

    {Refrain:}
    Mais d'aventure en aventure
    De train en train, de port en port
    Jamais encore, je te le jure
    Je n'ai pu oublier ton corps
    Mais d'aventure en aventure
    De train en train, de port en port
    Je n'ai pu fermer ma blessure
    Je t'aime encore.

    Bien sûr, du soir au matin, blême
    Depuis j'ai dit : " je t'aime "
    Et d'autres que toi sont venues
    Marquer leurs dents sur ma peau nue
    Bien sûr
    Bien sûr pour trouver le repos
    J'ai caressé leur peau
    Elles m'ont même trouvé beau.

    {au Refrain}

    Bien sûr j'ai joué de mes armes
    J'ai joué de leurs larmes
    Entre le bonsoir et l'adieu
    Souvent pour rien, souvent par jeu
    Bien sûr
    Bien sûr, j'ai redit à mi-voix
    Tous les mots que pour toi
    J'ai dit pour la première fois.

    {au Refrain}
    Mais d'aventure en aventure
    De train en train, de port en port
    Jamais encore, je te le jure
    Je n'ai pu oublier ton corps
    Mais d'aventure en aventure
    De train en train, de port en port
    Je n'ai pu fermer ma blessure
    Parce que je t'aime
    Je t'aime encore
    Je t'aime encore
    Je t'aime encore


    Serge Lama


     


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  •   



    Dans notre prochaine existence

    Dans notre prochaine existence,
    nous nous garderons bien d'être humains,
    nous serons deux oies sauvages,
    volant bien haut dans le ciel,
    les neiges aveuglantes,
    les mers et les eaux,
    les monts et les nuages,
    les poussières rouges du monde,
    de loin nous les regarderons
    comme si nous n'étions jamais tombés.



    N'Guyen-Khac-Hieu
    (poète vietnamien)
    Ce poème est citer dans le "Peuble Migrateur" de Jacques Perrin


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  • Une chanson que je trouve très belle. C'est l'émission "à la recherche de la nouvelle star" qui me l'a faite découvrir (PS: ce post n'est pas fait pour critiquer les "télés réalités"). Quand Christophe l'a chanté, je suis resté sans faire un mouvement tout le long de la chanson. C'est rare qu'une chance me face autant pleurer. Pourquoi? je ne sais pas, les paroles ne sont pas exceptionnelle, peut-être mon vécu.
    L'originale de Polnareff n'est pas super (loin de là), mais je dis un grand merci à Christophe qui l'a chanté merveilleusement bien.
    Il l'a chanté avec une extrême sensibilité, une douceur amoureuse.


    Goodbye Marylou

    Quand l'écran s'allume je tap' sur mon clavier
    Tous les mots sans voix qu'on s'dit avec les doigts
    Et j'envoie dans la nuit
    Un message pour celle qui
    Me répondra OK pour un rendez-vous

    Message électrique quand elle m'éléctronique
    Je reçois sur mon écran tout son roman
    On s'approch' en multi
    Et je l'attire en duo
    Après OK elle me code Marylou

    Goodbye Marylou Goodbye
    Marylou Goodbye
    Marylou, Goodbye

    Quand j'ai caressé son nom sur mon écran
    Je me tape Marylou sur mon clavier
    Quand elle se déshabille
    Je lui mets avec les doigts
    Message reçu OK code Marylou

    Quand la nuit se lèv' et couch' avec le jour
    La lumière vient du clavier de Marylou
    Je m'envoie son pseudo
    Mais c'est elle qui me reçoit
    Jusqu'au petit jour on se dit tout de nous

    Goodbye Marylou, Goodbye
    Marylou Goodbye
    Marylou, Goodbye

    Marylou Goodbye
    Marylou, Goodbye Goodbye
    Marylou, Goodbye...

    Quand l'écran s'allume je tap' sur mon clavier
    Tous les mots sans voix qu'on s'dit avec les doigts
    Et j'envoie dans la nuit Un message pour celle qui
    A répondu OK pour un rendez-vous


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